Les dessous de la mode pudique

commode
Mars 2016, Laurence Rossignol, ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes, compare la mode pudique aux « nègres Américaines qui étaient pour l’esclavage ». Le sujet, qui n’aurait pas dû être à l’origine d’une polémique si importante, prend beaucoup d’ampleur aujourd’hui. Mais quels sont les tenants de cette mode dite pudique, et quels en sont les dessous ?

Après cet événement, un tsunami d’indignés s’abat sur la ministre française. Pourtant, certains la soutiennent, dénonçant alors ce marché juteux qui banalise le port du voile islamique. Il en est ainsi pour Pierre Bergé d’Yves Saint Laurent, qui affirme que le principe de la mode est de donner de la liberté aux femmes, non pas de les cacher.
Tout a commencé durant l’été 2015, quand la marque Uniqlo lance sa collection « pudique ». La marque en fait un critère de différenciation et a prolongé son concept aux États-Unis dernièrement.
Ce phénomène, selon Fateh Kimouche, est avant tout le fait de la demande économique, à laquelle répondent les grandes marques de prêt-à-porter. Il est vrai que le marché mondial de la mode islamique est aujourd’hui évalué à 202 milliards d’euros, une somme mirobolante ! Le géant suédois H&M ainsi que Marks & Spencer ou encore Dolce & Gabbana profitent également de cette ouverture sur ce marché prospère. On retrouve cette mode en Angleterre entre autres, où les YouTubeuses voilées, nommées « Hijabistas », rencontrent un franc succès. En France, cette mode semble faire son apparition en ce moment. Elle a toutefois du mal à s’imposer culturellement, du fait du principe de la laïcité, toujours prégnant dans l’Hexagone.
Parmi les quelques marques à se lancer sur le marché français de la mode pudique, on trouve Rania-Paris, qui propose une collection de hijabs bio. Au-delà des religions, la mode pudique ne change en rien la liberté de la femme, si c’est elle qui choisit ses vêtements. N’oublions pas que les vêtements « sexy » ont souvent été créés par des hommes, pour façonner une certaine image de la femme, pas toujours émancipée.

 

Mélanie Michou

Crédits Photo : 

www.huffingtonpost.fr

Commentaires

  1. Cela me choque un peu de différencier la mode pudique. On peut trouver des vêtements « pudiques » dans les collections classiques… Mais bon, il y a un marché alors les marques se jetent dessus. Idem avec les produits vegan. C’est de l’opportunisme…

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *