Les enfants prennent la relève !

On n’a de cesse de me répéter : « tu es le portrait craché de ta mère ! », « la même dégaine c’est fou ! ». Pourquoi un tel engouement pour cette ressemblance alors que cela semble plutôt naturel : en effet, je suis la fille de ma mère, donc en théorie, je dois un peu lui ressembler.

La similitude fascine. Quand on constate une ressemblance frappante, la première pensée qui nous vient en tête, c’est : « la nature est bien faite quand même ! ». Cette excitation autour de la magie de l’ADN s’est vite propagée dans le monde de la mode, comme en mettant sous les feux des projecteurs les enfants de célébrités. Bingo !

Dans un premier temps, jackpot pour ces enfants : leur similitude leur vaut un succès garanti en tant que « mini maman » ou « mini papa ». On les voit partout, des sortes de version 2.0 de leurs parents, encore plus jeunes qu’eux à leur début, une dose d’assurance en plus, tout en sachant éviter les pièges du métier ; rien ne peut les arrêter.

Deuxième Jackpot pour les marques : ce phénomène des enfants « mascottes » a commencé à apparaître notamment chez Comptoir des Cotonniers. L’enseigne a lancé le phénomène en basant ses campagnes publicitaires sur les duos mères/filles : le casting était ouvert à toutes, ce qui permettait de découvrir des duos anonymes où mères et filles dévoilaient ce qu’elles aimaient et ce qu’elles détestaient. Ce concept signature de la marque la rend attachante, proche de nos quotidiens, défendant des valeurs familiales et un style élégant sans effort, sans en faire trop. Désormais, le concept a évolué vers un univers plus pailleté et glamour, avec un casting de célébrités (Charlotte Gainsbourg et sa fille Alice, Sarah Lavoine et sa fille Yasmine). H&M a également suivi la tendance avec Jerry Hall et Georgia Jagger.

 Après cette campagne inaugurale, le phénomène a explosé : Anna et Patt Cleveland pour Lanvin, pour la campagne Été 2015 « Toutes les femmes sont des filles et tous les hommes sont des fils » ; Cindy Crawford et sa fille Kaia en couverture du Vogue, ou encore Alain-Fabien Delon qui reprend le flambeau… La distinction est dure, on se retrouve face à des clones, la ressemblance est même troublante et déroutante.

 Karl Lagerfeld passe à la vitesse supérieure en misant sur une réunion des « filles et fils de… » pour l’entrée de son défilé Chanel Automne-Hiver 2015/2016. On y découvre Lily-Rose Depp (fille de Vanessa Paradis et Johnny Depp), Barnabé Nuytten (fils d’Isabelle Adjani) ou encore Lily Collins (fille de Phil Collins).

Pourquoi cet emballement ? On peut y trouver une multitude de raisons : faire le buzz, jouer au jeu des 7 différences, tomber dans le piège et entendre une petite voix nous susurrer : « la beauté se transmet de génération en génération, tu ne fais pas partie des happy few qui ont touché le gros lot à la loterie génétique ! ».

Mais, quand on creuse un peu, que ressent-on face à ces femmes sans défaut ? Elles semblent être l’incarnation de la femme parfaite : rien qui dépasse, pas une ride à 40 ans, elles sont minces et souples, reines du yoga, et mènent une vie parfaitement équilibrée, tout en s’autorisant des pauses gourmandes de temps en temps… Tout pour énerver ! Mais quand on se rend compte qu’elles sont aussi des mères, il y a un changement d’esprit. Sur ce point, de nombreuses femmes peuvent s’identifier à elles, se mettre à leur place. Les voir avec leurs enfants les humanise, elles ne sont plus des poupées programmées pour nous donner des complexes, mais des femmes touchantes. Le spectateur éprouve de la sympathie et cette sympathie se répercute sur l’image de marque.

Les grandes Maisons l’ont bien compris, comme pour Comptoir des cotonniers, on lie l’amour au style. On aime reconnaître, cela prouve que l’on fait partie d’un groupe, la marque nous fait un clin d’œil culturel et crée un lien privilégié avec le consommateur. Cela ne se limite pas aux « enfants de », on retrouve par la suite toute sorte de binôme : les couples (the Kooples), les sœurs (Balmain), et même toute une fratrie (Tommy Hilfiger). À quand les « petits-fils et les petites-filles de » ?

Quelle sera la prochaine étape ? Le maître et son animal de compagnie ? L’avenir nous le dira…

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Garance Simoneau

Sources :

http://www.peopleinside.fr/lanvin-pub-ete-2015-all-women-are-daughters-all-men-are-sons/news/83405
Crédit photos :

http://femmes.orange.fr/mode/news-mode/article-cindy-crawford-pose-en-couverture-de-vogue-paris-avec-sa-fille-CNT000000llgwp/-9728eb11da276ff4dfd85ecbed8953c4.html

http://www.chicstyle.it/madri-e-figlie-protagoniste-della-campagna-pubblicitaria-lanvin/

http://ninapeople.com/la-fille-de-mick-jagger-en-couple-avec-sa-mere-pour-hm-a51856.html

http://madametoutlemonde.fr/2015/09/13/le-comptoir-des-cotonniers-donne-envie-de-partager-son-dressing-avec-sa-fille/

http://chloefashionlifestyle.com/sarah-lavoine-yasmine-le-dernier-duo-mere-fille-de-comptoir-des-cotonniers/

http://www.easypets.fr/actualites-chiens-chats-cheval/tel-maitre-tel-chien/

Commentaires

  1. Sympas ces campagnes mères-filles !

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