Dans le tiroir de La Commode…

Jeudi 28 février, semaine culturelle du CELSA. Tout premier défilé de la Commode. Au
programme, vingt mannequins habillés par les créations de Mathilde Duraz, Georges Clément
Picot, Jeremy Koubi, Louise, Marie Schaller, Théotime Sorgallo, et Ubab, coiffés et maquillés par
l’équipe de La Commode. Un défi relevé haut la main par les organisateurs qui ont dû dénicher
des tenues en plein mois de février, quand on sait que les collections dans les écoles de mode
sont à rendre pour le mois de juin seulement.

Quatre heures et demie, la musique démarre. Un à un, les mannequins défilent. On ne peut
s’empêcher de remarquer d’abord un beauty look géométrique façon défilé Versus Versace fall
2017, aux couleurs flashy qui apportent contraste aux tenues sombres et définition aux tenues
bigarrées. Côté coiffure, un style wet hair qu’on ne présente plus, et dont le minimalisme vient
complimenter l’élaboration des tenues. Coco Chanel l’a dit, La Commode l’applique: « la simplicité
est la clé de toute véritable élégance ». En bonus, l’aspect gender neutral de ce hairstyle qui vient
harmoniser les différents looks.
Les différents looks, parlons-en justement. Nouvelle humanité, c’est le nom du défilé. On
comprend pourquoi: des manteaux longs matelassés brodés de perles ou de volants multicolores,
des robes de plumes et de faux ongles noirs, une mariée audacieuse avec une robe en fil de fer
blanc cintrée d’un corset imperméable transparent… Innovation aussi dans le catwalk à deux,
pour présenter les vestes en jean Ubab, dont l’effet du design est ainsi décuplé. Des tenues
asymétriques également, notamment celles de Mathilde Duraz, dont le jean brut met en valeur les
coupes recherchées du Néoprène bleu électrique et nous rappelle Jacquemus à ses débuts
(collections Spring et Fall 2014)… Enfin, une petite préférence pour le look n°9, tenue en deux
pièces aux manches volontairement trop longues, agrémentée de coups de pinceau pour une
allure all white, avec un étonnant effet final de « taché et immaculé ».

En bonus, sneak peek des coulisses. Pour mieux comprendre l’organisation de ce défilé inédit,
quoi de mieux que d’en être? C’est ce que je me suis proposée de faire, et voilà ce que j’ai pu
constater: Nouvelle humanité avait beau être le premier défilé de La Commode, rien n’a été laissé
au hasard, depuis le moodboard initial pour trouver les tenues, à l’entraînement des mannequins
amateurs et conseils personnalisés pour améliorer leur démarche, en passant par la quantité
astronomique de gel prévue pour coiffer les crinières les plus indomptables… Un décor assez
sobre, c’est indéniable, mais qui met en valeur le contraste d’autant plus remarquable des
combinaisons colorées, rose fuchsia ou encore kaki inspiration saharienne Saint Laurent.
Ce qu’on attend à la suite de ce défilé? Qu’il devienne une tradition, annuelle au moins, et
pourquoi pas saisonnière… La Commode marque des points avec cette entrée en jeu pour le
moins promettante. Mais maintenant, c’est le prochain événement qu’on attend avec
impatience…

Camille EYMERY

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