Il est loin le temps où la salopette était ringarde, portée seulement par les plombiers. De nos jours, elle devient tendance à tel point que des créateurs s’en emparent. C’est le cas de SuperMarket, une marque moderne qui veut remettre la salopette au goût du jour. Une image vaut parfois mieux que des mots, regardons cette campagne officielle du magasin SuperMarket :
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Tous les codes de la coolitude y sont, du bon son, du style, un déhanché rythmé, de l’autodérision et des salopettes sobres.
Une prise à revers des préjugés.
On pourrait penser qu’une salopette branchée rimerait avec des couleurs et des motifs excentriques. Or, tout le concept ici est de jouer avec les présupposés. Ce qui rend cette salopette intéressante, c’est son incroyable simplicité. Comme si la forme du vêtement était déjà une excentricité en soi et qu’il ne fallait pas en rajouter.
Dans une interview au webzine Cimer, l’un des créateurs de SuperMarket affirme que l’une des raisons de la création de cette marque est le fait qu’il n’avait « jamais réussi à trouver LA salopette idéale ». Les créateurs imaginent avant tout pour eux et pas forcément pour leur public. Là, encore, il s’agit d’une autre prise à revers. Les fondateurs ne suivent pas donc une certaine tendance mais créent surtout pour eux. Simplicité et liberté sont donc les maîtres-mots de cette marque qui pourra, qui sait ?, donner des envies de salopettes à certains.
Un cas non-isolé
Ce n’est pas qu’une passade, le retour de la salopette est bien réel. Certains jeunes branchés s’y retrouvent. Sans pour autant entrer dans une analyse socio-économique, attachons-nous surtout à l’univers qui englobe cette résurgence. L’ethos de la marque Baltimore par exemple est celle de la nouveauté et de la chaleur . La marque naît après un road-trip aux États-Unis durant lequel Nicky et Quentin, les fondateurs, sont tombés sous le charme d’une « salopette leur rappelant leur enfance ». Là encore, l’affect a une place importante dans la communication de la marque. Les fondateurs ne créent pas à des fins commerciales mais avant tout pour eux. Si SuperMarket ose la déconne, Baltimore tente surtout le pari de la traditionnelle modernité. Les deux marques se complètent dans la sobriété de leurs produits mais divergent sur les éléments sur lesquelles elles axent leurs communications.
La résurgence de la salopette, contrairement à ce qu’on pourrait penser, se fait par l’initiative des jeunes consommateurs. Généralement approchant la trentaine, les audacieux créateurs ne voient pas en la salopette un habit ringard mais une tendance à naître. Ce retour des vêtements jugés démodés a de quoi intéresser. Irait-on jusqu’à dire qu’une mode est forcément cyclique ? Si la salopette revient d’ici début 2018, peut-on s’attendre au retour d’habits voire d’accessoires totalement dépassés ? Pourquoi ne pas par exemple parier sur un retour de la canne dans le code vestimentaire des hommes ?
Aux États-Unis, un artiste nommé Jidenna se définit comme un « Classic Man ». Il milite pour le retour d’un style plus à « l’ancienne ». Le costume 3 pièces, la canne, le chapeau, tout est de rigueur dans la tenue de ce chanteur. Il va même jusqu’à accomplir des performances scéniques vêtu de ses costumes. D’ailleurs, si vous êtes attentifs, vous verrez quelques salopettes traîner dans le clip de Jidenna. Coïncidence ?
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Preuve que cette mode du retour au source intrigue, il y a des artistes énormément médiatisés comme Kendrick Lamar qui soutiennent totalement Jidenna dans son imaginaire « à l’ancienne ».
Fans de salopettes ? N’hésitez pas à découvrir SuperMarket et Baltimore.
Baltimore
Messan Moïse Ayivi
Sources :
http://cimer.paris/preprod/supermarket/
https://www.lasalopette.net/articles/830-baltimore.html
Crédit photo:
http://kulturejean.kaporal.com/article/connaissez-vous-l-histoire-de-la-salopette_a1287/1