Entrepreneure aussi atypique que son parcours, Sophia Amoruso est considérée comme l’une des femmes les plus influentes du web et ce, à seulement 31 ans. Retour sur sa success story.
Du vol à l’étalage à la vente sur eBay
Issue d’une famille modeste de San Diego, Sophia Amoruso est une jeune américaine peu conformiste. Très mauvaise à l’école, elle l’abandonne d’ailleurs à seulement 15 ans. Elle quitte également le foyer familial à la suite du divorce de ses parents à 17 ans.
A 22 ans et sans diplômes, Sophia enchaîne les « boulots merdiques » comme elle l’écrit dans son livre #GIRLBOSS, sorti en 2015. Mais les conséquences d’un vol à l’étalage suscitent, chez elle, une réelle remise en question et elle décide de prendre sa vie en main.
Véritable chineuse dans l’âme, grande fan de vintage, elle fait la tournée des friperies, boutiques caritatives et autres et dénichent des pièces sublimes. Elle les revend alors sur eBay : deux vestes Chanel achetées 8 dollars qu’elle revend 1000. Commence alors son business !
Une business woman hors-pair
En 2002, elle monte alors son e-shop de vêtements vintages qu’elle nomme « Nasty Gal », qui, littéralement, veut dire « Vilaine fille » : bien à l’image de sa personne anticonformiste… Elle illustre ses looks en prenant des photos de mannequins trouvées sur MySpace, façon peu onéreuse de mettre en valeur ses trouvailles. Son œil pour associer les vêtements et créer des styles branchés ainsi que ses clichés soignés rendent vite son petit business très populaire.
Mais bientôt eBay n’est plus suffisant, tant son succès est grand. Les clientes sont frustrées de ne pouvoir acheter que des pièces uniques dont les tailles ne correspondent pas toujours aux leurs. Elle lance alors sa boutique en ligne de vêtements vintages en 2008. Premier jour, premier lancement, et déjà tout en rupture de stock !
En 2014, le site générait 78 millions d’euros de revenus et Sophia Amoruso fait deux ans plus tard son entrée dans le classement Forbes en tant que l’une des femmes self-made les plus riches du monde. Son site Nastygal.com devient alors une réelle référence en matière de ce qu’on appelle la « fast-fashion ». Ce terme renvoie à toute entité permettant l’accès à un prêt-à-porter abordable mais qui reste à la pointe de toutes les nouvelles tendances.
Au sommet de l’ascension
C’est ainsi que la jeune entrepreneure fait une ascension phénoménale. Sa première boutique physique à Los Angeles est inaugurée avec la présence de grandes personnalités telles que Charlize Theron, Azaelia Banks ou encore Sean Penn. Elle emploie alors plus de 400 personnes à travers le monde pour son site et ses deux boutiques américaines.
« En à peu près huit ans, je suis passée de l’état de gratuivore anarchiste et fauchée, fermement décidée à en finir avec le système, à celui de femme d’affaire aussi à l’aise dans une salle de conférence que dans une cabine d’essayage. Je n’ai jamais cherché à être un modèle, mais je voudrais partager un peu de mon histoire et des leçons que j’ai apprises«
C’est ainsi que commence son livre « #Girlboss », qu’elle écrit lorsqu’elle atteint le sommet de son ascension en 2015. Un livre qui mélange le genre autobiographique et des conseils pour les jeunes femmes qui, comme elle, souhaitent entreprendre. C’est d’ailleurs de ce même livre que s’est inspiré la série du même nom, produite par Charlize Theron et dont le rôle de Sophia est interprété par Britt Robertson. Cette série sortie en 2017 sur Netflix, retrace son histoire de manière très fidèle en quelques épisodes.
La chute : renouveau avec la fondation Girlboss
Ce succès touche son point final en 2015 lorsque l’image de Sophia est ternie par des assignements en justice d’anciennes employées pour licenciement abusif alors qu’elles étaient en congé maternité. On révèlerait alors des conditions de travail jugées « toxiques » par certains salariés.
L’année suivante, l’entreprise à l’ascension fulgurante fait faillite et Sophia Amoruso se trouve criblée de dettes. NastyGal fut racheté par le groupe anglais BooHoo pour 20 millions de dollars.
Sophia Amoruso se consacre à présent à la fondation qu’elle a créée dédiée à la promotion de l’entrepreneuriat féminin au nom, sans surprises : Girlboss. Par cette fondation, la jeune entrepreneure entend donner l’occasion à d’autres femmes qui souhaitent monter leur propre business en leur fournissant un soutien financier.
Aujourd’hui, Sophia a 33 ans et on retient son histoire pour son parcours aussi atypique que grandiose. Féministe, anticonformiste, on ne peut voir qu’à travers son parcours la force de persévérance et que, finalement, avec peu de choses, on peut en faire de grandes…
Par Amatoullah Aouame
Sources:
https://start.lesechos.fr/entreprendre/actu-startup/qui-est-sophia-amoruso-l-entrepreneure-de-la-serie-girlboss-8199.php
http://www.glamourparis.com/societe/phenomene/articles/sucess-story-qui-est-sophia-amoruso-la-fondatrice-de-nasty-gal-/40547
#Girlboss, Sophia Amoruso, août 2015